Autonomie

I ) Définition :

Auto Þ Soi ; NomosÞ Loi

Ø         « Capacité d’une personne à obéir à sa propre loi. Cette notion s’oppose à celle de dépendance ou de contrainte subie par un individu privé de sal liberté ou qui obéit  d’autres lois que la sienne. » (1)

Ø         « On définit l’autonomie comportementale comme la capacité d’agir avec une réflexion et en connaissance des enjeux personnels et sociaux de ces actions.

Ø         L’autonomie intellectuelle sera définie comme la capacité à lire, à écrire, à utiliser les documents ou les instruments courants du travail exigé par les différentes disciplines scolaires, sans dépendre anormalement de l’aide ou du jugement d’autrui » (2)

II) Point sur la question :

- « Dans le domaine des méthodes pédagogiques, l’autonomie est une notion centrale souvent au cœur des différences de conception dans l’éducation d’un enfant et d’un adolescent : lorsque le but de l’éducation d’un enfant ou d’un élève est de le préparer à être autonome, on le traitera comme un « sujet » dès l’enfance et on lui laissera prendre des initiatives pour le préparer à être un homme libre…

En pédagogie, l’importance accordée à la notion ( qu’il ne faut pas confondre avec la non-directivité ) départage les méthodes et les processus d’apprentissage mis en œuvre dans les classes : quand la progression vers l’autonomie est la finalité de l’éducation et de la formation, on met les élèves en situation de prendre des initiatives et de faire des choix dans le cadre de leur travail scolaire.

En matière d’éducation l’autonomie consiste pour l’élève à se donner ses propres fins, ses propres méthodes et à apprendre à s’auto évaluer. Elle est susceptible de degrés et de progrès, et engage une redéfinition des tâches et des rôles de l’enseignant quand elle est pratiquée dans le cadre scolaire. (…)

Ces pédagogies renvoient aux méthodes nouvelles et à toutes les formes de méthodes actives. Elles s’apparentent à la pédagogie différenciée et ses servent souvent de la technique du travail en groupe tout en visant un enseignement plus individualisé adapté aux besoins et aux capacités de chaque élève et des sociétés modernes.

En régime démocratique, la finalité de l’éducation, ce qui lui donne du sens, c’est l’acquisition de l’autonomie par chaque éduqué. » (1)

-          La construction de l’autonomie aux différents niveaux de scolarité –

Pour suivre la chronologie des étapes de la scolarité, l’école maternelle se donne pour objectif de faire accéder les enfants à l’autonomie dans les actions les plus quotidiennes : enlever ou remettre un vêtement, savoir où le replacer, se plier aux règles de la société que représente l’école – dans ses lieux, ses rites, ses interdictions – savoir user des outils ou techniques qui permettent de réaliser ce qui est à faire. Ces acquis représentent une conquête considérable qui font passer l’enfant d’un état de dépendance presque totale vis-à-vis de l’adulte à un état d’autonomie dans le cadre de règles établies. Parallèlement, l’école maternelle s’efforce de développer, en la disciplinant, la sociabilité innée de l’enfant. Les rapports de force ou de soumission, les manifestations d’agressivité ou d’excessive émotivité doivent se surmonter petit à petit et les coopérations sociales s’exprimer normalement.

Ce travail fondamental ne se distingue pas d’une éducation aux savoirs, aux savoir-faire et à la réflexion adaptée à l’âge des enfants, puisque c’est en acquérant ceux-ci que ceux-là se mettent en place.

L’école élémentaire continue d’installer les conditions d’autonomie de l’enfant en lui fournissant les bases de toute autonomie intellectuelle : la capacité de lire, d’écrire et de compter. Cette antique trilogie est toujours aussi nécessaire mais s’y sont ajoutées des contraintes nouvelles qui concernent le recueil et le traitement de l’information et la capacité de participer activement à des projets collectifs. Il faut apprendre également que l’autonomie dans les sociétés contemporaines est de moins en moins une affaire de conscience personnelle, mais qu’elle est de plus en plus liée à l’action et à la pression des autres. Être autonome, c’est savoir coopérer sans se laisser écraser par les autres et sans les écraser. Des pratiques favorisent l’accession à l’autonomie : ce sont les travaux d’ateliers, les travaux de groupes, la pédagogie du projet, le contrat pédagogique, les classes de découverte, et, d’une façon générale, ce qui favorise l’ouverture sur le milieu, sur l’environnement et sur la responsabilité des citoyens… »

« Pédagogie de l’autonomie.

Faire des choix

La pédagogie de l’autonomie vise à développer les capacités d’initiative et de choix des élèves en les engageant activement et progressivement dans les processus de décision en jeu lors de la réalisation d’un travail susceptible de prendre des formes différentes.

Partager l’organisation et l’évaluation du travail

La pédagogie de l’autonomie ne se réduit pas à des pratiques ponctuelles de travail autonome. Il s’agit d’une orientation pédagogique d’ensemble mettant l’accent sur la participation de l’élève à son propre apprentissage et la nécessité de lui donner plus d’initiatives et de responsabilité. Les diverses formes d’activités scolaires sont toutes subordonnées à la réalisation de l’objectif d’autonomie : le professeur accepte fondamentalement le principe d’associer progressivement les élèves à l’organisation du travail comme à la prise de décision et à l’évaluation. » (3)

(III) Autres mots

IV) Sources

-          (1) Issu d’un article de Nelly Leselbaum dans le « Dictionnaire Encyclopédique de l’éducation et de la formation.

-          (2) Extraits de «  Du travail autonome à l’aide au travail personnel » de C. Dulibin édité par l’INRP en 1993 repris dans le Dictionnaire de Pédagogie Bordas.

-          (3) Précis de pédagogie Nathan

(V) Commentaire Éclairage Coopératif.

Dans les « DOSSIERS COOPÉRATIF N° 3 » au chapitre : « Statut, droit de l’Enfant, Citoyenneté Position OCCE. »  On trouve l’éclairage suivant :

« L’enfant a droit à l’autonomie et à la responsabilité.

Sa situation d’être en développement ne lui permet pas de prendre toutes les responsabilités, mais à aucun moment il ne doit être considéré comme un être dépendant, colonisé, sans qu’il soit exigé de lui des responsabilités qu’il n’est pas en mesure d’assumer, tout sera fait pour qu’il ait envie de prendre toute l’autonomie dont il est capable. La juridiction actuelle a créé ce phénomène choquant pour l’esprit de partager de façon abrupte la vie d’un être en deux périodes étanches : sa minorité et sa majorité – quel que soit l’âge de cette majorité. Nous restons toutefois conscients que nous nous plaçons là dans une perspective de pédagogue coopérateur et que la loi peut difficilement faire l’économie de la notion de frontière.

Un milieu réellement éducatif est orienté avant tout vers l’acquisition de l’autonomie et de la responsabilité. Le corollaire à ce principe est le droit de l’enfant – et, à fortiori, de l’adolescent – à ne pas être à tout moment sous le contrôle d’un adulte, re qui de dispense pas les adultes de leur devoir de contrôle. Il faut toutefois réagir contre le surencadrement trop rigide pour apporter à l’enfant, puis à l’adolescent, les recours dont il a besoin. Une présence adulte, disponible et sécurisante, n’entrave pas le jeune dans ses initiatives mais lui permet un appui parfois indispensable. »

Mise à jour de Bernard Clerc du 17/10/2000

Autonomie.

Vocabulaire de psychopédagogie et de psychiatrie de l'enfant. ( P.U.F.) Robert Lafon

Grec : soi-même + loi.

1. Psycho.

Consiste à se faire à soi‑même sa loi, et à disposer de soi dans les diverses situations pour une conduite en harmonie avec sa propre échelle de valeurs.

Le moi est principe d'autonomie, et on ne peut parler d'autonomie que lorsqu'il y a conscience de soi. Toutefois l'autonomie n'est jamais complète et doit se reconquérir sans cesse, parce que nous resterons toujours dépendants de notre affectivité, de notre tempérament et des exigences sociales. Autonomie ne saurait se confondre avec liberté absolue, ni isolement. Être autonome, c'est choisir entre es valeurs et courants d'opinion divers qui nous sont offerts et adhérer d'une manière lucide à telle ou telle de ces valeurs pour les faire siennes.

Dans cet ordre d'idées, autonomie est à entendre comme un des éléments fondateurs et constituants de la responsabilité.

(V. Responsabilité.)

Contraire : hétéronomie.

2. Ped.

Autonomie des écoliers : Système éducatif consistant à laisser aux écoliers une certaine liberté de choisir les matières enseignées et une participation à l'organisation de la discipline à l'école.

Le rôle de l'éducateur est d'aider l'enfant, au cours de son développement, à parvenir progressivement à l'autonomie.

(V. Self-government.)

M. L. et G. P.

LEXIQUE DE L'EDUCATION

de René LABORDERIE,

(Nathan Univ.)

AUTONOMIE PÉDAGOGIQUE

1. Droit dont disposent les établissements, dans l'enseignement primaire, secondaire ou supérieur, de gérer librement l'organisation pédagogique, notamment.

Dans l'enseignement primaire, l'autonomie pédagogique se concrétise dans le projet d'école.

Dans le secondaire, cette autonomie se traduit essentiellement par l'élaboration du projet d'établissement. L organe administratif de l'autonomie est le conseil d'administration qui fixe < les principes de l'autonomie pédagogique et éducative dont disposent les établissements ” (loi du 22‑07‑83, art. 15.8).

Dans l'enseignement supérieur, l'autonomie a été redéfinie par la loi du 26 janvier 1984, dite loi Savary. Elle s'exerce dans les domaines scientifique et pédagogique par les délibérations et les décisions des conseils des universités, dans le cadre d'une politique contractuelle, établie avec le ministère.

2. Le terme “ autonomie ” est également utilisé pour indiquer l'objectif éducatif qui consiste à rendre progressivement les élèves capables de gérer, de manière responsable, leurs activités d'apprentissage.

(Voir aussi ÉTABLISSEMENT SCOLAIRE ; Conseil des universités, Loi Savary, Projet d'école, Projet d'établissement, Travail autonome).